Le grand voyage du café

Sa découverte tient aujourd’hui de la légende, transmise oralement d’un peuple à l’autre et trouve son origine au Sud-ouest de l’Ethiopie au Yemen au VIème siècle. Ce n’est qu’à partir du XVème siècle que cette espèce engagea ses grands voyages conduisant à se propager progressivement en de nombreuses variétés et élargir sa consommation au monde entier.

Le café a traversé bien des périples pour arriver aux quatre coins du globe

Alors que les salons de cafés tenaient une place importante en société dans les régions arabes, les Ottomans engageaient les premières exportations en Europe au départ du port de Mokha, prenant soin de griller ou d’ébouillanter les grains afin de s’assurer que l’on ne pourrait pas les planter ailleurs. Une légende parle du pélerin Baba Budan qui au XVIeme siècle, lors d’un voyage à la Mecque, obtint sept grains de café qu’il ramena en Inde. Les collines où il les aurait plantés portent toujours son nom : Baba Budangiri. Dans les faits, ce sont les marchands de la Compagnie hollandaise des Indes Orientales qui, gagnant la confiance des gouvernants de Mokha, négocièrent les conditions d’achat des grains ; l’un d’entre eux, Pieter Van der Broecke, en subtilisa quelques plants qui furent plantés au Jardin botanique d’Amsterdam avant d’être envoyés dans les colonies hollandaises : Ceylan, Inde du sud et Java. 

Quant à la France, il existait déjà près de trois cents maisons de café à Paris - dont Le Procope - lorsqu’en 1715 le sultan yéménite offrit des caféiers à Louis XIV, dont seulement un tiers survécurent au voyage jusqu’à la Réunion et un seul porta des fruits. La caféiculture s’y développa néanmoins pendant plus d’un siècle, avant de succomber, vers 1850, aux cyclones fréquents et au développement de la culture de canne à sucre. 

Presque en même temps, le café partait pour les Antilles. Deux plants, offerts par le maire d’Amsterdam, quittèrent le Jardin des Plantes sous l’aile du chevalier Gabriel de Clieux, en direction de la Martinique. Le voyage fut orageux et un seul caféier survécut, devenant l’ancêtre des presque deux mille caféiers fleurissant sur l’île un siècle plus tard. Pour ses exploits, qui eurent pour résultat une importation de sept mille tonnes de café en France en 1737, de Clieux fut nommé gouverneur de la Guadeloupe. 

Le café se propagea au Brésil en 1723 en provenance de la Guyane et de la Réunion grâce à la femme du gouverneur de Guyane française qui avait séduit le charmant lieutenant Francisco de Melo Pahleta, en Colombie autour de 1730 grâce aux jésuites en Jamaïque en 1730 ; au Guatemala en 1747… On peut donc dire que tout le café de l’Amérique latine, aux débuts de sa production, provenait du caféier de Louis XIV. 

C’est ainsi que, à la fin du XVIIIème siècle, le café acheva de faire le tour du globe. 

La propagation des variétés d’Arabica se généralise aux XIXème et XXème siècles, aujourd’hui présentes et cultivées sur les 3 continents producteurs, autour de l’équateur entre les deux tropiques. 

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